Je suis agent de voyage pour le Costa Rica depuis plusieurs années , spécialisée dans les séjours sur mesure.
J'ai découvert ce petit pays ultra sauvage il y a plus de 10 ans, étant déjà dans la préparation de voyages , j'ai souhaité un concept résolument responsable et respectueux .
J'ai ressenti la fragilité de cet écosystème et l'importance de le respecter tout en ayant pour but de faire partager à mes clients des lieux d'une intense beauté et la rencontre et l'observation avec la faune et les locaux.
J'ai du au fur et à mesure du temps orienter et modifier mes itinéraires , le pays connait depuis l'après Covid, une explosion touristique sans limites.+
J'ai vécu sur place et j'ai construit petit à petit des itinéraires et testé de nombreuses sorties , discuter avec les locaux pour parfaire mes connaissances du pays et mettre en place des activités exclusives et privées .
Depuis 2 ans , je tire la sonnette d'alarme : je vois des sites avec beaucoup moins d'animaux sur place : pourquoi ?
C'est très simple : on construit à tout va , à coté ou sur les environnements proche des habitats naturels de la faune .
Le changement climatique y est aussi pour beaucoup , il y a 2 ans , le pays à connu un hiver record en pluviométrie , les rivières ont débordées , des arbres sont tombés , on a constaté avec les biologistes avec qui je travaille que des déplacements avaient eu lieux , les animaux se sont réfugiés dans les montagne pour retrouver plus de sécurité , mais au printemps tous ne sont pas revenus .
Une surpopulation touristique met également en péril la qualité de vie de cette biodiversité .
Le pays à décidé alors de prendre une grande décision : limiter le nombre de visiteurs dans les parcs nationaux .
J'ai envie de vous dire : il était temps ..
J'ai alors depuis dû supprimer certaines étapes de visites prévues dans des circuits de mon organisation .
Par exemple : Tortuguero: à la base véritable paradis sauvage en version " Amazonie", est devenu une "usine" à touristes.
Des canoé les uns à coté des autres, du bruits toute la journée par les clients qui se pressent autour des singes ou tortues .
Il n'était plus question de cautionner cela .
Aujourd'hui j'ai la chance de travailler en collaboration avec un guide local biologiste qui lui aussi très impliqué dans cette protection m'a proposé de reprendre les visites de cette zone avec l'accès à des parties restées sauvages mais dans un modèle de fréquentation pauvre .
De façon à respecter le rythme de vie des animaux.
J'ai dit oui à ces conditions de limites de visites , c'est une grande chance car ces canaux sont sur une partie peu accessible et c'est tant mieux pour laisser une tranquilité totale à cette
faune .
Les lodges eux aussi ont pour certains succombés à la frénésie immobilière : certains avec qui je travaillais ont été rachetés à prix d'or par de gros groupes hôteliers .
Il n'était pas question de cautionner ce genre de transactions et les impacts sur la forêt, détruite en partie pour agrandir ces hôtels à la base à taille humaine .
La côte Caraibes dont on ne parle presque jamais est elle aussi en sursis :
De gros groupes hôteliers font pression pour racheter les terrains ou maisons de petits propriétaires locaux ou de petits investisseurs pour y mettre d'énormes complexes touristiques, des piscines géantes .
Mais c'était sans compter sur le détermination des propriétaires de la bande du littoral qui se bat régulièrement avec des discussions et des procédures à l'assemblée nationale du pays pour rejeter ces projets .
Les effets de ces projets seraient catastrophiques sur la nature et les animaux verraient leur habitat se réduire de façon considérable .
Cette partie du Costa Rica est pour moi encore la plus sauvage et la mieux préservée , les animaux sont présents , la nature est d'une beauté saisissante .
J'ai à coeur de faire découvrir de fabuleux endroits à mes clients: centre de protection pour les perroquets (limité à 12 personnes pendant 1h30 par jour), une rencontre avec une vraie tribu indigène qui vie en parfaite harmonie avec la nature sans grand confort ni superflu, un échange culturel riche, un moment de partage unique depuis l'arrivée en pirogue au village avec un repas préparé et dégusté ensemble .
Des cascades bien dissimulées au coeur d'une forêt qui nous transporte loin , des libellules et des oiseaux omniprésents , se lever tôt le matin et partir découvrir une mangrove en canoé , le chant des singes et des animaux qui se réveillent .
Le tourisme au Costa Rica est pour moi un concept primordial avec pour point crucial : la protection et le respect des espèces : un voyage écoresponsable .
Je travaille désormais de plus en plus avec des propriétaires locaux de réserves privées qui eux ont compris depuis bien longtemps la priorité absolue d'un tourisme responsable.
La plupart ne veulent pas excéder une poignées de bungalows en prenant le temps de faire découvrir leur finca aux touristes de passage .
Le Costa Rica est un paradis fragile et je suis fière de participer à sa protection avec des acteurs comme les guides avec qui je travaille , une association de protection de tortues qui
se démène pour protéger et lâcher les bébés dans l'espoir de les voir revenir plusieurs années après .
Les voyages sont désormais pour ma part écoresponsables pour protéger et pérenniser cette biodiversité .
Magaly.
Trésors de voyages.